La commune de Florennes honore la mémoire du Capitaine-Commandant de réserve Raymond MEURIS
Les traditionnelles commémorations patriotiques du 8 mai 1945 ont pris une dimension particulière le 12 mai 2019, à Florennes.
A l’instigation de l’asbl Géphil-ESM et de notre comité saint-aubinois des Associations Patriotiques, la commune a officiellement rendu un hommage à un de ses valeureux enfants, le Capitaine-Commandant de réserve Raymond Meuris (1891-1981) *, lequel habita de très nombreuses années au n°1, Rue de la Valette.
Toutes les autorités civiles locales sont présentes, aux côtés du Bourgmestre Stéphane Lasseaux, ainsi que de son prédécesseur, le Député régional Pierre Helson, les délégués du commandant du 2ème Wing Tactique, les représentants des fédérations d’anciens prisonniers de guerre (FNAPG), combattants (FNC) et déportés. Les cérémonies sont ordonnancées par le délégué du Mouvement dynastique et patriotique local qui accueille, exceptionnellement, une douzaine de drapeaux patriotiques, dont celui de Saint-Aubin.
La famille Meuris est bien représentée avec sa fille, Mme Françoise Meuris-Fesler et ses trois enfants.
Un hommage officiel en trois étapes
Après l’habituelle visite au monument aux morts de Chaumont et l’hommage au Lieutenant aviateur français Henry de Rohan Chabot, inhumé dans le cimetière du hameau, une plaque commémorative est dévoilée à la maison Meuris.
On y lit, notamment : «Ancien combattant 1914-1918 – Huit chevrons de front – Commandeur de l’Ordre de la Couronne – Le 14 mai 1919, il eut l’honneur de décorer de la Croix de Guerre, S.M. le Roi Albert 1er – Ancien combattant 1940-1945 et prisonnier de guerre».
Le centenaire de cette remise de décoration est le mobile essentiel de la mise à l’honneur de M. Meuris.
Après la messe célébrée par le Doyen Philippe Masson, le cortège, pédestre et musical cette fois, visite le monument aux morts, place des Combattants et la pelouse d’honneur où reposent des aviateurs du Commonwealth.
Un deuxième hommage est rendu à Raymond Meuris, à même sa tombe, par les délégués FNAPG et FNC qui fleurissent celle-ci, y déposent deux plaques commémoratives et évoquent la mémoire du héros florennois.
Enfin, l’assistance se retrouve à la maison communale pour le vin d’honneur. C’est l’occasion, pour le Bourgmestre de clôturer les cérémonies. Il invite André François, Président de l’asbl Géphil-ESM et Jean-Marie Bouty à présenter la plaquette biographique qu’ils viennent d’écrire, après trois années de recherches, sous le titre « Raymond Meuris 1914-1918/1940-1945 Un valeureux combattant du 10ème de Ligne /… ». Madame Françoise Meuris-Fesler en reçoit le 1er exemplaire. Une exposition de photos et de documents qu’elle contient, complète cette évocation.
Ci-après, quelques photos témoignent du chaleureux hommage rendu a cette trop modeste personnalité, hors du commun, restée trop longtemps ignorée.
(*) Informations générales sur le Florennois Raymond MEURIS, ancien combattant des deux guerres 1914-1918 et 1940-1945 – Ancien prisonnier de la guerre 1940-1945
Né à Bierges-lez-Wavre, le 22 octobre 1891
Engagé volontaire, à l’âge de 16 ans, le 28.10.1907
Successivement : Caporal, Sergent, Sergent fourrier, 1er Sergent, 1er Sergent Major, Adjudant, Commissionné sous Lieutenant auxiliaire, sous Lieutenant d’infanterie, Lieutenant, Capitaine-Commandant de réserve
Blessé à Nieuport le 22.01.1915 – Blessé à Bellem, le 22.10.1918
8 chevrons de front – 2 chevrons de blessure
Détaché à l’aéronautique militaire, le 01.12.1921
A fait partie du personnel navigant du 01. 12.1921 au 01.03.1926
Rappelé à l’école d’aviation (Gosselies), le 07.02.1940
Passé en France, avec son unité, le 15.05.1940
Passé au Maroc, avec son unité, du 02.06.1940 au 24.08.1940
Prisonnier de guerre en Allemagne du 17.09.1940 au 18.02.1941
En congé sans solde, le 01.03.1941
Rappelé au service actif et désigné pour l’unité de Police Aérodrome Détachement Américain, le 23.04.1945
En congé sans solde, le 21.06.1946
Par limite d’âge, ne fait plus partie du cadre de réserve, au 30.06.1946
Décédé le 23.10.1981 – Inhumé au cimetière de Florennes
Pour illustrer le personnage, voici quelques photos de famille, aimablement mises à disposition par Madame Françoise Meuris-Fesler, fille de Raymond Meuris.
(s) René Lebrun
Associations Patriotiques de Saint-Aubin.
La tradition du souvenir a été respectée, à Saint-Aubin.
Le 5 mai dernier, entre cinquante-cinq et soixante personnes ont commémoré le 74ème anniversaire de la fin de la guerre 40-45, de la libération des camps et des tragiques événements de mai 1940, à Saint-Aubin.
UN PUBLIC RECUEILLI
Une importante délégation du Collège Communal, dont le bourgmestre Stéphane Lasseaux, participe successivement à la messe célébrée par l’abbé René Goffaux, aux cérémonies au monument aux morts et au vin d’honneur. La directrice de l’école, Coralie Nicolas et plusieurs enseignantes sont également présentes. Un regret partagé est le manque quasi-total de réponse des parents d’élèves et de ceux-ci, à l’invitation du comité organisateur et de leur école. Grand merci, dès lors, aux deux familles présentes et à leurs trois enfants. Trois drapeaux patriotiques, de Florennes et Philippeville, s’associent aux cérémonies, de même que Jacques Ganty, délégué de la fédération nationale des déportés.
Après la très belle homélie du célébrant, la sonnerie Aux champs interprétée par le chef de musique Christophe Cabus, la messe se clôture par la Brabançonne jouée, aux orgues, par Patrick Loriers.
Accompagné par le Royal Harmony Jazz Band Les Amis Réunis, le cortège rejoint le monument par le plus court chemin, la rue Notre-Dame du Mont Carmel étant en travaux.
LE NOUVEAU COMITE DÉJÀ EN ACTION
Lors de son évocation, René Lebrun tient à remercier et à encourager, sous les applaudissements de l’assistance, la quinzaine de nouveaux membres de son comité. Celui-ci travaille déjà aux commémorations, en mai 2020, du 80ème anniversaire du début de la guerre 40-45. Une exposition et la création d’un chemin de mémoire sont au programme; il attend, aussi la visite de Mme Akila Bekhouche, fille du soldat algérien inhumé au cimetière de Saint-Aubin, depuis mai 1940.
SOIXANTE-SEPT NOMS CITES DANS L’APPEL DES MORTS
C’est Claudine Danze, nouvelle membre du comité local qui prononce l’appel des morts. Dans sa version longue, celui-ci reprend, outres les noms inscrits sur le monument, ceux des seize croix de l’ancien cimetière militaire 14-18 et des 41 victimes civiles et militaires des tragiques événements de mai 1940.
Après le dépôt de gerbes pour la commune de Florennes et les associations patriotiques locales, respectivement par le Bourgmestre Stéphane Lasseaux, Robert Milet et Christophe Moyen, accompagnés par les enfants présents, le Royal Harmony clôture de belle façon la cérémonie, par la sonnerie Aux champs et la Brabançonne.
UNE RECEPTION CHALEUREUSE
En la salle Les Amis Réunis, le bourgmestre tient à remercier le comité local pour sa bonne organisation et invite l’assistance aux commémorations du 12 mai 2019, à Florennes, avec l’hommage officiel de la commune, au chaumontois Raymond Meuris. En présence de son épouse, Lily, une pensée toute spéciale est adressée à feu Vital Lauvaux, ancien membre du comité patriotique de Saint-Aubin, décédé voici juste un an. Une ambiance chaleureuse préside au verre de l’amitié jusqu’à une heure avancée de l’après-midi.
Voici quelques photos qui illustrent cette cérémonie du souvenir.
– 09h45 : Grand'messe paroissiale, à la mémoire des victimes de la guerre.
– 10h30 : Cortège et dépôt de gerbes au monument aux morts – Hommage aux victimes des deux guerres.
– 11h00 : Verre de l'amitié à la salle "Les Amis Réunis".
INVITATION toute spéciale, aux jeunes, aux élèves de notre école et à leurs parents.
INVITATION à tous, à pavoiser les maisons aux couleurs nationales.
En collaboration avec : – la Fabrique d'Eglise,
– le "Royal Harmony Jazz Band Les Amis Réunis",
– l'Association des Groupements et l'Ecole communale de Saint-Aubin.
Après la commémoration solennelle, en septembre dernier, du centenaire de l’armistice de 1918, le comité des Associations Patriotiques n’a pas voulu que le jour anniversaire du 11 novembre se passe dans l’anonymat.
Après la messe célébrée par le Doyen Philippe Masson, à la mémoire des victimes de la guerre, une quarantaine de personnes, dont des élèves de l’école communale, leurs institutrices et directrice, s’est rendue au monument aux morts. Le 1er Echevin, Claudy Lottin, représentait la commune de Florennes. Au nom du « War Heritage Institute » il a remis au comité deux médaillons tricolores marqués « 14-18 PRO PATRIA », à disposer sur la tombe de chacun des combattants saint-aubinois, morts au combat.
Après l’évocation de circonstance de René Lebrun, l’appel des morts est prononcé par Robert Milet, membre du comité. Il évoque, à cette occasion, la mémoire des seize combattants allemands, belges et français/algériens dont les croix tombales ont été réhabilitées au cimetière communal.
Une gerbe est ensuite déposée, au nom de toute l’assistance, par le délégué communal et les enfants présents, tandis que retentissaient la sonnerie « Aux Champs » et la « Brabançonne ».
Une cérémonie intime et chaleureuse ponctuée, 100ème anniversaire oblige, par une photo de famille, devant le monument.
En la regardant plus tard, ces personnes pourront dire «j’y étais ! »
14 ET 16 SEPTEMBRE 2018
Après avoir commémoré de manière significative le centenaire du début de la 1ère guerre mondiale, en mai 2014, le comité des Associations Patriotiques de Saint-Aubin a voulu marquer, de belle manière également, le centième anniversaire de l’armistice.
UNE DOUBLE EXPOSITION
La province de Namur présente sa 3ème exposition sur le thème « 14/18 (se) Reconstruire »; une très intéressante information, parfaitement illustrée, sur la reconstruction des villes et villages dévastés, le relogement de la population, la relance de l’économie industrielle et agricole, notamment.
En complément, l’exposition d’objets et de documents issus de la collection privée de M. Patrick Hilgers, auteur, par ailleurs, du « Livret pédagogique » mis à disposition de toutes les écoles.
Sur le thème « Saint-Aubin, entre deux guerres », le comité local s’est plus tourné vers la vie sociale, récréative et scolaire du village.
Il évoque la vie de quatre personnalités marquantes : le curé Louis Faucomont, pasteur et historien, Marguerite Boulvin, infirmière de guerre et famille d’accueil, Camille Noël et Eugène Lambot, valeureux combattants et grand invalide de guerre, pour le second.
De même la vie scolaire reste marquée par les personnalités des enseignantes, les sœurs « Filles de Marie » Thérésa, Lambertina et Céleste, ainsi que de l’instituteur Arsène Monier. Quelques archives et mobiliers d’époque sont exposés, pour le plaisir des plus anciens. La vie récréative et culturelle est aussi abordée avec le jeu de balle au tamis et les activités théâtrales. L’évocation détaillée des croix du « Cimetière d’honneur » 14/18 allemand de « La Maladrerie » (voir plus loin), ainsi que des activités du mouvement commémoratif menées par les différents comités des anciens combattants et prisonniers de guerre, complètent l’aspect patriotique de l’exposition.
EMOUVANTES EVOCATIONS LORS DU VERNISSAGE
Devant près de cent-cinquante personnes, M Philippe Bultot, Député Provincial du canton, présente l’exposition namuroise.
Pour le comité organisateur, René Lebrun, rend d’abord hommage à un de ses membres récemment décédé, M. Vital Lauvaux, à qui l’exposition est dédicacée. Son épouse, Mme Lily Mottiaux, est congratulée. Des fleurs, également, pour Mmes Anne Franchimont (asbl Qualité-Villages Wallonie) et Mélodie Brassinne, (Cellule provinciale du patrimoine culturel), deux partenaires majeures dans la réalisation du projet.
L’assemblée s’émeut à l’écoute de trois affectueux témoignages sur les personnalités évoquées plus haut : Mme Claudine Hesmans, pour son grand-père, Camille Noël ; Mme Christine Lauvaux et M. Marcel Lauvaux, pour leur (arrière)grand-père, Eugène Lambot et Mme Marie-Paule Grison, pour son accueillante, Marguerite Boulvin.
M. l’Echevin Grégory Chintinne, Bourgmestre en fonctions, clôture la partie « académique » par une évocation de circonstance remarquée.
Un vin d’honneur clôture cette émouvante rencontre.
Pour la première fois, le Professeur de l’UNAMUR et historien, M. Axel Tixhon évoque le thème inédit des « Cimetières d’honneur ». Il trace un large historique du concept de la germanisation des territoires belges occupés et évoque les différents processus qui ont amené, comme en beaucoup d’autres endroits, la création d’un tel ouvrage, à Saint-Aubin.
Le cimetière d’honneur de « La Maladrerie » accueille, dès le mois juin 1918, des combattants allemands, belges et français, inhumés dans douze communes environnantes. Au total 168 tombes sont occupées. Après la guerre, les combattants belges sont transférés soit en leur commune d’origine, soit au cimetière de Marchovelette(Champion), les français le sont en 1922, vers le cimetière de Dinant (Citadelle) et les allemands, en 1931, vers la nécropole de Vladslo (Flandre occidentale). Les quatre-vingts personnes présentes ont apprécié cette conférence.
CEREMONIES DU DIMANCHE, REHAUSSEES PAR LA PRESENCE DE L’AMBASSADEUR D’ALLEMAGNE
Accueilli par le Bourgmestre, Pierre Helson et le comité des Associations Patriotiques, M. Martin Kotthaus, Ambassadeur désigné d’Allemagne a tenu à se joindre, personnellement, à l’hommage aux seize combattants 14/18, dont dix allemands. L’Ambassadeur de la France, Mme France-Claude Arnould est représentée par M. Daniel Tilmant, du « Souvenir Français » et le Col. Avi BEM Ir Didier Polomé, chef de corps du 2ème Wing TAC est représenté par le 1er Sergent Major saint-aubinois Alexis Demulder. L’Ambassade d’Algérie n’est pas représentée.
OFFICE RELIGIEUX ŒCUMENIQUE ET VISITE AU MONUMENT AUX MORTS
Devant une belle assistance, en pensée avec les combattants de religion catholique, protestante et musulmane, le Doyen de Philippeville-Florennes, Philippe Masson et l’Abbé saint-aubinois, René Goffaux, célèbrent ce service. Une vibrante Brabançonne jouée aux orgues, clôture celui-ci.
En cortège, animé par le local « Royal Harmony Jazz Band Les Amis Réunis », le monument aux morts des deux guerres est rejoint en cortège. La centaine de personnes présente, dont une délégation d’élèves et d’enseignantes de l’école communale, ainsi que plusieurs porte-drapeaux venus de villages voisins, entendent l’évocation de circonstance du délégué des Associations Patriotiques, René Lebrun. Après le dépôt de fleurs, la sonnerie « Aux Champs » retentit, suivie de la Brabançonne, chantée par les élèves. L’assistance, de plus en plus nombreuse, rejoint le cimetière communal en autobus.
SEIZE CROIX CENTENAIRES REHABILITEES AU CIMETIERE COMMUNAL
Pour le comité des Associations Patriotiques, le moment est enfin arrivé de conclure un projet de grande valeur mémorielle : l’inauguration des seize croix du cimetière militaire 14/18 « miraculeusement » retrouvées, restaurées par le comité et mises en place, de très belle façon, par le personnel communal. Un groupe de reconstituants 14/18, en uniformes allemand, belge et français, rehausse la cérémonie de sa présence.
Après l’évocation historique de l’Adjudant Major saint-aubinois Christophe Moyen, Adjudant de corps du département d’Etat Major opérations et entraînement à Evere, le panneau didactique placé auprès des croix est dévoilé par les autorités civiles présentes. Les militaires, eux, dévoilent un second panneau placé à l’extérieur du cimetière.
Ensuite, venant de Haut-Fayt avec son Bourgmestre honoraire M. Pol Baijot, Mme Claire Laffut, nièce de feu Joseph Laffut, soldat du 13ème ligne dont la croix se trouve parmi les seize, coupe symboliquement le ruban tricolore, inaugurant le nouveau site mémoriel. A l’appel des 16 soldats, 10 allemands, 3 belges et 3 français, dont 2 d’origine algérienne, prononcé par M. Philippe De Ridder, partenaire du projet, les élèves déposent, tour à tour, une rose blanche au pied de chaque croix.
Ludwig BAUM, Soldat du 8ème régiment d’infanterie de réserve bavarois
Hermann BODE, Caporal du 17ème régiment de hussard de Brunswick
Rudolf FÜTTERER, Caporal chez les conducteurs de camions
Richard GLADISCH, Soldat du dépôt de recrutement de la 10ème division d’infanterie
Johan GOLLASCH, Conducteur au sein de la colonne d’approvisionnement n°134
Wilhelm JENS, Soldat au 86ème régiment Füsilier « Königin »
Hans JERRENTRUP, Grenadier du 2ème régiment de réserve de la garde « Kaiser Franz »
Otto KARSCHUCK, Soldat du 345ème régiment d’infanterie
Ernst MAJER, du dépôt du 73ème régiment d’infanterie de réserve de la compagnie des lance grenades
Karl ROSENTHAL, Caporal au 30ème régiment d’artillerie de campagne
Léon GERARD, Soldat du 13ème régiment de ligne
Joseph LAFFUT, Soldat du 13ème régiment de ligne
Guillaume NEVEN, Soldat du 13ème régiment de ligne
Trois soldats français non identifiés
Après le dépôt de gerbes par les ambassades d’Allemagne et de France et par le 2ème Wing TAC, les enfants prolongent ce geste de reconnaissance en déposant également une fleur sur les tombes des neuf autres victimes militaires et civiles des deux guerres mondiales; à savoir :
pour 14/18 : Ernest Bertrand, Joseph Dominicus, Jules Dupéroux, Auguste Boulvin;
pour 40/45 et ses suites : Hamou Beckouche, Paul Costey, Gustave Leblois, Appoline Lorant et Jean Scieur.
Mme Claire Laffut, de son côté, fleurit la croix de son oncle, Joseph Laffut, combattant 14/18.
Le Last Post et les hymnes nationaux allemand, français, algérien et belge, interprétés par la royale harmonie clôturent la cérémonie.
En conclusion, le comité organisateur souligne que dorénavant, le cimetière communal n’aura plus le même aspect et qu’en y entrant, chacun se souviendra des 168 combattants inhumés en 1918, pour quelques années, au cimetière d’honneur de « La Maladrerie ». Et de citer Maurice Genevoix : « La paix, c’est d’abord de ne jamais oublier ».
Toute l’assemblée se retrouve pour le verre de l’amitié, à l’église. C’est l’occasion pour l’Ambassadeur d’Allemagne de découvrir les expositions et de partager de longs moments avec les Saint-Aubinois. Qu’il en soit remercié.
Pour le comité des Ass Pat – St-Aubin :
René Lebrun, Coordinateur.
HOMMAGE POETIQUE A JOSEPH LAFFUT,
Soldat du 13ème de Ligne, décédé le 24 août 1914, à l’âge de 30 ans
ET A SES COMPAGNONS D’INFORTUNE
Par Cathy Permarole
Dans l’immensité de ce cimetière d’honneur vide de ses croix,
j’erre dans les anciennes allées.
Jadis les croix étaient leurs silences,
peuplés de milliers d’hommes comme Joseph.
Malgré le vide du lieu,
j’entends l’écho de leurs souffrances
et les murmures de désespérances.
Ce sont les âmes de la nuit
au destin brisé et maudit.
Ce sont des hommes martyrs dont on a volé la vie,
dont on a retiré et enfoui leur première croix.
Pour la belle Patrie, ils sont à jamais ensevelis.
Et toi, Joseph, avec tes compagnons d’infortune,
nous vous faisons « revivre » aujourd’hui.
Et seul notre souvenir et notre devoir de mémoire
vous éviteront l’oubli.
Ce poème a été offert à Madame Claire Laffut, nièce de Joseph Laffut, à l’occasion de l’inauguration, au cimetière communal, des seize croix du cimetière d’honneur 14/18 dont elle avait visité le site de « La Maladrerie », le jour-même.
Emouvante commémoration du centenaire
au cimetière militaire 14/18 de Tarcienne
Comme celui de Saint-Aubin, à « La Maladrerie », qui a accueilli 168 combattants de plusieurs nationalités (Allemands, Belges et Français/Algériens), de 1918 à 1931; le cimetière militaire 14/18 de Tarcienne renferme, depuis 1917, 549 sépultures de soldats allemands, français et russes, ainsi qu’un ossuaire.
Son cadre verdoyant inspire le recueillement. En prélude à ses propres cérémonies du 16 septembre 2018, le comité saint-aubinois a tenu à participer à cette commémoration; la première en ce lieu de mémoire, pour le comité du souvenir de Thy-le-Château. Notre drapeau patriotique figure parmi la trentaine d’étendards venant de nombreuses communes et associations de la région.
Une commémoration haute en couleur; en présence, notamment, des représentants des ambassades de Russie et d’Allemagne, ainsi que des délégués du « Souvenir français ».
3 photos de Vincent Pinton (L’Avenir)
Traditionnel Hommage à Thy-le-Château
Après une cérémonie de remise de distinctions honorifiques et le vin d’honneur à l’ancienne maison communale de Thy-le-Château, l’hommage annuel est rendu aux victimes des rafles de l’été 44, chez les Pères blancs et au sein du Groupe G. Un long cortège, sous un lourd soleil, ponctué par une messe en la chapelle de la communauté « Les Béatitudes » – (Anciennement, monastère des Pères blancs déportés).
« …/Né à Saint-Aubin, le 20 novembre 1916, il effectue son service militaire au 13ème de Ligne d’octobre 1936 à octobre 1937. – Il est rappelé sous les drapeaux à plusieurs reprises et 1938 et 1939 – Le 01 février 1940, il s’engage pour quatre ans, à la gendarmerie.
Mobilisé lors de l’invasion allemande, il combat avec le 1er régiment léger – 1er groupe mobile, du 10 au 17 mai 1940. – Le 18 mai il est fait prisonnier et rejoint le Stalag 1 A, à Könisberg, en Prusse orientale, à plus de 1500 km d’ici. – Quarante baraques en bois construites, à l’origine, pour des PG polonais, abritaient environ quinze milles hommes ; il était ceinturé de plusieurs clôtures de barbelés et de miradors, avec projecteurs et armes automatiques. – Il y connaît des fortunes diverses et une vie difficile, alliant le froid, la promiscuité, les multiples humiliations et la faim …. Sur ce plan, il est, sans doute, très heureux de se retrouver, un jour, aux cuisines du camp.
Mais son meilleur baume au cœur, est sa correspondance avec sa marraine de guerre, madame Renée GELAY qu’il épousera un an après à son retour. Sa fin de captivité est très pénible, épique même ! Devant l’avancée des troupes russes, le camp est vidé et des marches forcées vers l’Allemagne lui font parcourir, en plein hiver, mille deux cents kilomètres, à proximité du Danemark. Il est délivré par les troupes britanniques et est rapatrié le 22 mai 1945.
Elie SMAL quitte Saint-Aubin en septembre 1945 et fonde son foyer avec Mme Renée GELAY. Professionnellement il reprend son poste à la gendarmerie, au grade de Maréchal des Logis de 2ème classe. Il gravit plusieurs échelons de la hiérarchie pour terminer sa carrière en 1972, à la brigade de Frameries, au grade de 1er Maréchal des Logis chef.
De nombreuses distinctions honorifiques lui ont été octroyées, en ses qualités de combattants, de prisonnier de guerre et de gendarme. A noter, en particulier les Palmes d’or de l’Ordre de la Couronne, la Croix de Chevalier de l’ordre de Léopold II et tout dernièrement, à l’occasion de son centenaire, la Croix vermeil de la FNAPG.
Au gré de ses différentes affectations, il passe la plus grande partie de sa vie dans le Borinage, plus particulièrement 52 ans, à Frameries, où ses enfants et petits-enfants ont grandi…se sont mariés, aussi ! Durant plus de septante ans, il se fait très discret envers son village natal, jusqu’à s’y faire oublier /…»
Quelques images de la carrière d'Elie SMAL
Elise SMAL : fêté pour son 100ème anniversaire
Elie SMAL, enfant de Saint-Aubin, ancien prisonnier de la guerre 1940-45, fêté pour son centième anniversaire.
Une fois n’est pas coutume de voir un enfant de Saint-Aubin fêter son centième anniversaire.
Né le 20 novembre 1916, Elie SMAL, entouré de sa famille et de proches, a été honoré en sa maison de retraite, à Flénu (Mons), à la fois par les autorités civiles montoises et par celles de Frameries, commune où il vécut cinquante-deux ans.
Pour cela, M. Elio Di Rupo, Ministre d’État, ancien Premier Ministre et Député-Bourgmestre de Mons, M. Jean-Marc Dupont, Député-Bourgmestre de Frameries, tous deux accompagnés de plusieurs élus, se sont joints à MM. Pol Bouviez, Michel Flament et Jean-Michel Simon, responsables des sections de la Fédération Nationale des Prisonniers de Guerre (F.N.A.P.G.) de Frameries et de Flénu.
En outre, Elie a reçu les félicitations de la maison royale. Pour les services rendus et son dévouement, la F.N.A.P.G. lui a décerné sa plus haute distinction, la Croix Vermeil et son diplôme d’honneur.
Questionné sur les secrets de sa longévité, il déclare : « J’ai bu beaucoup de bon lait de vache quand j’étais petit ».
Cinq années de captivité
Il effectue son service militaire en 1936, au 13ème de ligne, à Namur et est rappelé sous les drapeaux à plusieurs reprises, en 1938 et 1939. Il s’engage à la gendarmerie le 1er février 1940 et fait partie de la Légion mobile des side-cars. C’est sous cette étiquette qu’il intègre l’armée belge. Il est fait prisonnier à Moortsele, le 18 mai 1940, au cours de l’avancée allemande. Durant cinq ans, il séjourne au stalag I A, situé à Koeningsberg, en Prusse orientale. Pendant sa captivité, il connaît des conditions de vie très difficiles telles que le froid, la faim, la promiscuité et l’humiliation instaurée par les gardiens. A la fin du conflit, suite à la percée de d’armée russe sur le front de l’est, il est contraint par ses geôliers d’effectuer des marches forcées en direction de l’Allemagne. Il parcourt, ainsi, mille deux cents kilomètres à pied, en plein hiver, avant d’être libéré par les troupes britanniques, à proximité du Danemark. Il rentre à Saint-Aubin, le 22 mai 1945, avant de le quitter définitivement, pour se fixer à Charleroi, en septembre 1945.
UN FOYER HEUREUX ET UNE LONGUE CARRIÈRE À LA GENDARMERIE
De retour en Belgique, il retrouve sa marraine de guerre, Madame Renée Gelaye laquelle, par des échanges de courrier, l’a soutenu durant ses années de détention. Il l’épouse un an plus tard et deux enfants, Michel et Marianne, viennent combler leur couple. Il réintègre la gendarmerie et poursuit sa carrière jusqu’en 1972. La brigade de Frameries sera le lieu de sa dernière affectation, au grade de 1er Maréchal des Logis-Chef.
(*) Sources : « Tragique mai 40 à Saint-Aubin » Mai 1990 – Ass. Pat. St-Aubin – « Journal du Prisonnier de Guerre » F.N.A.P.G. – Décembre 2016 – Registre de population de la commune de Saint-Aubin 1930/1948 – Blogsquetia, le blog de l’entité de Frameries.
Par ces quelques lignes, le comité des Associations Patriotiques de Saint-Aubin a tenu à s’associer à cette belle fête :
« Cher Monsieur Smal,
C’est avec plaisir et un immense honneur que nous avons pris connaissance, dans le dernier « Journal du prisonnier de guerre », de l’hommage qui vous a été rendu à l’occasion de votre centième anniversaire, survenu le 26 novembre dernier.
Vos origines saint-aubinoises n’ont pas manqué d’interpeler notre comité. Depuis plus de vingt ans, celui-ci a pris la relève des anciens prisonniers, déportés, combattants et autres acteurs des deux dernières guerres, aujourd’hui disparus, pour entretenir et développer le devoir de mémoire qui leur est légitimement dû.
Vous faites partie de ces personnes et en mai 1990, le livre « Tragique mai 40 à Saint-Aubin », édité localement, n’avait pas manqué de vous citer parmi les anciens prisonniers de guerre. Les informations de l’époque vous concernant ont pu être complétées par celles évoquées à l’occasion du susdit hommage.
Notre village compte encore des représentants de votre famille et si, vous-même, avez quitté Saint-Aubin depuis plus de septante ans, le souvenir de votre sœur, Madame Marie Smal, reste encore vivace dans la mémoire des plus anciens de chez nous.
Par ces quelques mots, nous tenons à nous associer aux manifestations de sympathie dont vous avez fait l’objet et aux marques de reconnaissance qui vous été manifestées par la Fédération Nationale des Anciens Prisonniers de Guerre. /… »