8ème VOYAGE HISTORIQUE ET DE MÉMOIRE
Samedi 16 OCTOBRE 2021

Ce samedi, aux premières lueurs du jour, une cinquantaine de Saint-Aubinois et autres sympathisants des Associations Patriotiques de Saint-Aubin se préparaient à embarquer pour une longue journée lors de laquelle, des sites historiques et de mémoire allaient être mis à l’honneur.

Première étape, le Fort de Breendonk.  

Il fut construit au début du XXe siècle. Il devait contribuer, avec d’autres édifices similaires, à défendre la ville d’Anvers. Lors de la Première Guerre mondiale, il fut bombardé copieusement par les Allemands. Finalement, les Belges durent se rendre.

Pendant l’entre-deux-guerres, le fort est resté propriété de l’armée belge.

Début de la seconde Guerre mondiale, Sa Majesté le Roi Léopold III s’y installe. Le fort est le quartier général de l’armée belge.

Malheureusement, de septembre 1940 au mois d’aout 1944,  le Fort de Breendonk est surtout réputé pour avoir été occupé par les nazis sous le nom de « SS-Auffanglager Breendonk » (Centre de détention SS de Breendonk).

Cette visite menée par un guide exceptionnel, tant par ses connaissances historiques que par son humanité, nous immergea dans cet enfer que connut quelque 3600 prisonniers, essentiellement des hommes. Prison où la souffrance, le manque d’hygiène, la torture, la déshumanisation par les bourreaux « SS » furent le quotidien de ces hommes, de ces femmes, qui malgré tout se battaient pour survivre et accompagnaient les plus faibles d’entre eux dans leurs derniers moments. Breendonk était connu comme une prison d’une violence rare, exceptionnelle.

Nul doute que plongés dans les témoignages relatant ces atrocités, tout un chacun en est ressorti bouleversé.

Seconde étape, le Fort d’Eben-Emael.

À la fin des années 1930, le Fort d’Eben-Emael, un des plus grands et des plus puissants fort d’Europe, était considéré comme imprenable.

Pendant l’entre-deux-guerres, l’armée allemande élabora un plan dans lequel de nouvelles armes ultra secrètes allaient être utilisées.

Le 10 mai 1940, des planeurs assurèrent la surprise en déposant une unité d’élite sur le plateau du fort. Cette unité de parachutistes allemands utilisa de nouveaux explosifs : les charges creuses et mirent ainsi les canons belges hors de combat.   

En un quart d’heure, la plupart des bunkers d’artillerie furent neutralisés.

Les contre-attaques ne purent rien y faire. La chute du Fort d’Eben-Emael s’en suivit. Les conséquences furent terribles pour ceux qui se trouvaient à l’intérieur.

Aujourd’hui, des dégâts énormes sont toujours visibles.

La visite guidée, assurée par des bénévoles de l’ASBL, Fort Eben-Emael, nous fit revivre les moments tragiques du fort. Ils nous menèrent dans la caserne souterraine, les galeries, le poste de commandement, l’infirmerie, une casemate d’artillerie, …. Nous avons pu mesurer la force des charges creuses et les dégâts qu’elles ont occasionnés.

Troisième étape : la visite du Manhay History 44 Museum.

Cette longue journée se termina par la visite de ce musée d’initiative privée.

Musée qui se consacre à la Bataille des Ardennes et plus particulièrement aux unités américaines qui ont libéré le village de Manhay, en province de Luxembourg.

Plus que jamais, nous devons nous souvenir, nous devons être des passeurs de mémoire.

À l’émotion devra succéder la réflexion parce que nous devons à toutes ces victimes, non seulement le devoir de mémoire, mais nous devons aussi avec les jeunes générations, œuvrer pour que cela ne se reproduise plus.

Bien sûr, nous n’avons pas manqué de nous ressourcer autour d’une « bonne table », dans le Limbourg, «Opcanner Anker ».