Pour la sixième fois, les 7 et 8 octobre 2017, le comité des Associations Patriotiques de Saint-Aubin a organisé son annuel voyage historique, de découverte et de mémoire.
Dans la poursuite de son travail de mémoire, il a permis à plus de cinquante personnes de découvrir plusieurs sites où la guerre 14-18 a fait rage, parfois quatre longues années durant. Certains de ces sites restent méconnus, malgré les dizaines de milliers de morts qu’ils ont connus. De plus, des milliers de soldats gisent encore en leurs sols, à même les lieux de batailles.
La guerre des mines s’est aussi dévoilée, dans toute son horreur et son absurdité. A chaque étape, grâce aux témoignages de guides de grande qualité, une vive émotion a étreint le public.
C’est d’abord le Chemin des Dames, balisé de bleu sur ses trente kilomètres, une route stratégique de la 1ère guerre qui vit déjà Jules César aux prises avec les Gaulois (57 avant JC) et Napoléon contre Blücher (Bataille de Craonne, en 1814). Sur ce parcours, le Mémorial de la Caverne du Dragon, à Oulches-la-Vallée-Foulon (Aisne), une ancienne carrière transformée en forteresse, tantôt allemande, tantôt française. Parfois, elle a été occupée, en « cohabitation ». Un tombeau pour des centaines de soldats.
Ensuite, érigé en 1924 et dédié aux armées de Champagne, le Monument-Ossuaire de la Ferme de Navarin, à Sommepy-Tahure (Marne). Y reposent, les restes de dix mille soldats de toutes nationalités, dont 2800 Russes. Le Général Henri Gouraud gît aux côtés de ses soldats de la IVème armée.
Le site particulier de la Main de Massiges (Champagne) se dévoile ensuite : six cents mètres de tranchées reconstitués à l’identique, dans les détails et selon les plans de l’époque, par des bénévoles, sur le terrain qu’ils ont achetés en 2008. On estime à 25.000, le nombre de soldats tués dans chacun des deux camps ennemis.
La Butte de Vauquois (Argonne) laisse le souvenir exceptionnel d’un village complètement rayé de la carte par la guerre des mines. Une des plus importantes fut allemande, elle vit l’explosion de 60 tonnes d’explosif et fit 108 victimes. Une termitière de dix-sept km de galeries. Aujourd’hui, c’est un site verdoyant mais d’aspect lunaire, couvert de nombreux cratères ou entonnoirs. Les multiples asseaux, en surface et 519 explosions recensées, firent quinze mille victimes, françaises et autant d’allemandes.
A épingler : ces trois sites de mémoire existent grâce aux initiatives et à la ténacité de dizaines de bénévoles motivés ; c’est un miracle permanent que de mener à bien de très lourds et parfois dangereux travaux de réhabilitation. Ces bénévoles nourrissent encore beaucoup de projets.
Après la visite du Monument Américain de Montfaucon-d’Argonne (Meuse), le plus grand cimetière américain d’Europe, à Romagne-sous-Montfaucon (Lorraine) impressionne, avec ses 52 hectares, sa chapelle, son didactique pavillon d’accueil, ses chambres d’hôtes pour les familles américaines en visite et ses 14.246 sépultures. L’intendance et la prévenance de l’équipe américaine du domaine sont appréciées, suite à un accident corporel (sans trop de gravité, heureusement) survenu en ce lieu, au cours du voyage.
En final, après quelques moments de détente au Musée Européen de la Bière, à Stenay (Meuse), le Château-Forteresse de Sedan (15ème s.) dévoile quelques aspects de ses trente-cinq mille m² et de ses sept étages, le tout en excellent état. Avec les émotions intenses qu’il a suscitées, ce 6ème voyage laissera un souvenir inoubliable. Chaque participant(e) espère qu’il se perpétuera. Les acteurs patriotiques saint-aubinois sont encouragés à poursuivre leurs différents projets de mémoire. Rendez-vous est déjà donné le 16 septembre 2018, pour la commémoration du centenaire de la fin de la grande guerre.
Le comité.
12 octobre 2017